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À Montgeron, une vraie fausse réouverture !

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Près de 3000 élèves sont potentiellement concernés par la réouverture progressive depuis le 14 mai des écoles maternelles et élémentaires de la Ville. La maire  de Montgeron a assumé cette décision prise dans une situation au demeurant complexe, après avoir, quelques jours plus tôt, signé une tribune avec plus de 300 maires de l'Essonne demandant le report de celle-ci.

Les parents et plus largement les familles concernées ont beaucoup d''interrogations, de craintes et d'attentes, attentes des enfants  de pouvoir se retrouver et revoir leur maître ou maîtresse et de leurs parents de les voir reprendre des formes de vie collective indispensables à leur équilibre et développement...  Craintes des uns et des autres face à un virus complexe qui n'a pas dit son dernier mot, avivées par le refus de l’État de suivre l'avis du Conseil Scientifique (réouverture des écoles en septembre) dont il prétendait toujours en faire sa boussole.

 

En introduisant le concept de « volontariat », l’État entend se défausser de ses responsabilités sur les parents- ainsi que sur les maires- confrontés  à un vrai dilemme quand ce n'est pas un faux choix au regard de leur situation économique et/ou des exigences de l'employeur. C'est aussi la conception même d'école de la République qui est mise en cause. Quant à la situation des élèves « décrocheurs » -  l'une des principales raisons mises en avant pour justifier la réouverture des écoles – il s'avère que ce ne sont pas eux qui ont repris ou vont reprendre le plus souvent le chemin de l'école à Montgeron comme ailleurs. « Réouverture » qui est enfin un bien grand mot puisqu'elle ne va concerner qu'une partie des élèves et seulement pour un jour ou deux par semaine dans le meilleur des cas. Entre temps, les personnels enseignants et non enseignants mais aussi des agents territoriaux, n'auront pas ménagé leur peine pour tenter de résoudre l'impossible l'équation : répondre au protocole sanitaire sans créer un climat anxiogène. 

 

La crise sanitaire actuelle n'a rien d'un coup de tonnerre dans un ciel serein! Cela fait longtemps que les professionnels de santé alertent sur la situation désastreuse de l'hôpital public  et plus largement du système de santé en France, sous les coups de politiques néolibérales aux logiques purement comptables et meurtrières. Cette politique a été mise en œuvre par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 15 ans et poursuivie par Emmanuel Macron. 

Sa responsabilité est lourde dans la gestion de la crise que ce soit ses volte-faces concernant l'utilité du port de masque ou les retards pris en matière de dépistage massif.

La dégradation et les insuffisances du système national d'éducation quotidiennement vécues et régulièrement décriées par les enseignants rendent particulièrement compliquée aujourd'hui la gestion de la crise : des effectifs trop importants par classe et une médecine scolaire totalement sinistrée en sont deux illustrations.

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L'école n'aura pas non plus été épargnée au plan local de Montgeron au cours du dernier mandat : promesse non tenue de la rénovation de la cuisine centrale de La Roseraie puis des restaurants scolaires,  diminution du nombre d'ATSEM et d'intervenants extérieurs (artistique, sportifs...), baisse du taux réel d'encadrement en périscolaire, réduction des budgets de fonctionnement de chaque école, refus d'une étude sur le besoin d'une école supplémentaire en lien avec l'évolution démographique  alors que plusieurs écoles sont déjà plus que  saturées… Derrière la  réduction vantée des « dépenses de fonctionnement », ce sont en premier lieu autant de femmes et d'hommes en moins (entre 8 à 10% en 6 ans)  pour le service public municipal et qui font aujourd'hui particulièrement défaut dans une situation de crise. Le recrutement en catastrophe d'animateurs dans le cadre de la réouverture des écoles n'est pas sans lien avec ce constat !

 

Le manque de dialogue et l'absence d'un échange continu entre tous les membres de la communauté éducative  prive la Ville de ressources et de créativité.  Lors de la réunion en visio du 26 avril à l'initiative de la Maire sur la situation du covid 19 à Montgeron avec les élus actuels et les nouveaux élus, nous avions réitéré  notre demande de mise en place d'une réelle concertation avec l'ensemble des parties concernées par la réouverture des écoles de la Ville, nous regrettons que cette demande n'ait pas été entendue. Si une autre visio s'est bien tenue depuis cette date en présence de Madame Carillon et de l'inspectrice académique de secteur  avec des représentants de parents d'élèves, la concertation n'était pas vraiment au rendez-vous, les conseils d'école réunis dans les jours suivants n'ayant eu qu'à entériner les dispositions arrêtées ! 

Pour ne pas se retrouver dans une même situation à l'aube de la rentrée de septembre qui sera particulière - le ministre de l’Éducation prévoit déjà la poursuite d'une part importante de travail à distance - il est indispensable qu'une concertation se noue entre l'ensemble des acteurs concernés dès maintenant et en tout cas avant les vacances d'été. Notre proposition de mise en place d'un Conseil Local Educatif - lieu de co-construction de la politique éducative réunissant  parents, enseignants, ATSEM, inspection d'académie, animateurs, services municipaux et élus - prend, dans le moment que nous vivons, un singulier relief !

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